Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?
Quentin Faucompré

Emmanuel Pont, ingénieur : « Etre moins nombreux sur Terre ne répondrait à aucune des grandes questions sur le climat »

Propos recueillis par 
Publié le 11 novembre 2022 à 18h00, modifié le 23 mars 2023 à 16h59

Temps de Lecture 16 min. Read in English

Faire des enfants est-il mauvais pour le climat ? La Terre va atteindre 8 milliards d’habitants ce mois de novembre, selon les estimations des Nations unies. La population mondiale a explosé au XXe siècle, après avoir totalisé moins de 2 milliards d’humains en 1900 et environ 1 milliard en 1800, et les chiffres continuent de grimper dans les pays en développement. Consommation de terres et pression sur les ressources, alimentation, pollution, émissions de gaz à effet de serre, cette démographie est parfois vue comme l’un des principaux moteurs des atteintes à l’environnement et des changements climatiques, au point que la notion de « bombe démographique » s’est popularisée depuis les années 1960.

Faut-il mettre un coup de frein à la natalité pour enrayer les dérives du climat ? Est-il irresponsable de faire naître des enfants dans un monde bouleversé par le réchauffement ? Dans cet épisode du podcast « Chaleur humaine », diffusé le 27 septembre sur le site du Monde, l’ingénieur Emmanuel Pont, auteur du livre Faut-il arrêter de faire des enfants pour sauver la planète ?, publié en février (éd. Payot, 320 pages, 19 euros), analyse cette question transversale, à la fois politique, éthique et intime.

Nous sommes désormais 8 milliards d’habitants sur cette planète, et on sait qu’à l’horizon 2050 nous serons 10 milliards. Cette trajectoire est-elle soutenable ?

Evidemment, c’est une trajectoire qui peut inquiéter. Quand on regarde l’évolution de la population humaine, elle a à peu près été multipliée par cinq en cent ans. Ça fait beaucoup. On était moins de 2 milliards en 1900. On a l’impression que ça va crever le plafond et que ça ne s’arrêtera jamais.

En pratique, ce qui se passe, c’est que la natalité et les taux de croissance de la population baissent partout dans le monde. Les projections des Nations unies, qui ne sont pas des boules de cristal mais qui donnent une bonne idée des tendances, sont régulièrement révisées à la baisse. Aujourd’hui, ce qui est estimé par les démographes de l’ONU, c’est que la population humaine va se stabiliser, entre 2050 et 2100, autour de 10,5 milliards d’habitants.

Ça va donc continuer à augmenter, principalement en Afrique : le reste des continents a aujourd’hui une natalité nettement plus faible. En Europe, on a une crise de la natalité, qui est un peu plus faible que les 2,1 enfants par femme nécessaires pour avoir une population stable. Mais cette croissance, surtout située aujourd’hui en Afrique, va s’arrêter.

Dans votre livre, vous démontez cette idée d’une bombe démographique. Cette peur, ce fantasme d’être trop nombreux sur la planète serait infondé ?

Il vous reste 88.51% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.