Quand nous avons emménagé dans cette maison, l’an dernier, ma première bataille n’a pas été contre l’administration française, ni pour parvenir à maîtriser le subjonctif, mais contre un bosquet de bambous qui s’étendait du portail jusqu’au perron. Lorsque je rentrais les bras chargés de courses en équilibre instable, les chiens dans mes pieds, leurs racines me faisaient trébucher, et leurs feuilles, qui me fouettaient le visage, m’empêchaient de voir quoi que ce soit. Sans parler que c’était un sacré bazar ! J’aurais été plus bienveillante si nos prédécesseurs avaient planté un roncier, car, au moins, j’aurais pu faire des confitures…
Je m’étais confiée à ce sujet à un ami jardinier français, lui expliquant que, selon moi, la vente des bambous devrait être soumise à autorisation et assortie de consignes très strictes (avec, éventuellement, une amende en cas de non-respect) interdisant leur plantation en dehors de pots afin de limiter l’expansion de leurs racines traçantes : “Comment diable peut-on avoir l’idée de planter quelque chose d’aussi moche dans un petit jardin ?” me lamentais-je, les mains pleines d’ampoules à force d’avoir joué du sécateur dans cette jungle maléfique durant tout un après-midi.
“C’est pour créer un écran, m’avait répondu mon ami. Pas seulement pour préserver votre intimité, mais pour cacher ce que vous possédez. Les Français ont horreur d’afficher leurs richesses.”
Ne pas se dévoiler
Voilà qui m’a fait penser à certaines maisons, pas du tout tape-à-l’œil, que nous avions eu l’occasion de louer en France ces dernières années : beaucoup étaient peu engageantes de l’extérieur mais ravissantes à l’intérieur. Je pense en particulier à une maison située dans une ruelle tortueuse. Sa porte d’entrée à deux battants, dont la peinture vert foncé était toute délavée et écaillée, et qui était enchâssée dans un mur austère en basalte gris, s’ouvrait en fait sur une charmante cour du XVIe siècle, regorgeant de palmiers, de roses et de géraniums, et donnait accès à une maison qui renfermait de nombreux meubles anciens (dont une commode co
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Atlantiste et eurosceptique sur le fond, pugnace et engagé sur la forme, c’est le grand journal conservateur de référence. Fondé en 1855 et nommé en référence à cette technologie de communication révolutionnaire pour l’époque, il est le dernier des quotidiens nationaux d’envergure à ne pas avoir abandonné le grand format.
Détenu jusqu’au début de 2004 par le magnat de la presse Conrad Black, le titre a ensuite été la propriété des frères milliardaires David et Frederick Barclay. En 2023, sur fond de bras de fer financier, le journal a été saisi par les créanciers de la famille Barclay, qui lui cherchent désormais un nouveau propriétaire.
Son agenda est très prisé, en raison notamment du Court Circular, qui présente tous les jours les activités de la famille royale. Un autre rendez-vous très attendu est le petit dessin de Matt, toujours élégant et drôle, publié en première page.