3- Ne pas voir la personne comme un malade
Dans un hôpital ou une unité de soins palliatifs, pas toujours simple de faire abstraction de la maladie. Mais il est important de voir en son interlocuteur une personne avant d’être une personne en fin de vie, ou une personne vulnérable.
Pas besoin de placer votre proche dans une sorte de « bulle » qui l’éloignerait des tracas du quotidien, au contraire ! Celui-ci a besoin de faire encore partie de votre vie : partagez avec lui vos grands bonheurs, vos petits soucis…
Lorsque c’est possible, permettez la visite des enfants ou petits-enfants qui savent si bien illuminer les journées.
4- Ne pas cacher la vérité
À l’approche des derniers jours, certains pourraient inconsciemment ou non vouloir se protéger de la perspective de l’avenir ou protéger la personne malade en niant la situation ou leur mort prochaine. Ils peuvent alors agir « comme si tout allait bien ». Mais cette attitude est plutôt contre-productive… En effet, le malade perçoit bien de l’angoisse, du stress, ou du malaise contrairement à ce qui est dit oralement : de quoi l’inquiéter.
« Soyez vrai, ne mentez pas, ne faites pas « comme si » tout allait bien : la sensibilité relationnelle des personnes à la fin de leur vie leur fait sentir quand il y a une dissonance émotionnelle entre ce qui est dit et ce qui est ressenti. Vous pouvez partager un peu de votre vécu difficile à votre proche, s’il peut le recevoir, il sera invité à partager le sien : ainsi personne ne sera seul à souffrir dans son coin, mais vous « porterez » ensemble le poids de la situation. D’expérience, les familles nous disent combien « cette communion de cœur » est précieuse pour le malade, pour elles, et pour leur deuil à venir. », révèle notre cheffe de projet.
5- Savoir dire aurevoir
Le moment de la séparation arrive… En ces instants, n’oubliez pas de demander à la personne qui elle voudrait voir à ses côtés, s’il y a quelqu’un à qui elle souhaite parler au téléphone…
« Différents auteurs ont pointé l’importance pour la personne en fin de vie, dans son « travail de trépas » de se séparer des objets, des personnes, des liens pour pouvoir mourir. Aurevoir, moins qu’une invitation à se revoir, est davantage une formule pour se séparer. On sait combien certaines personnes attendent de pouvoir dire aurevoir à leurs proches avant de décéder. Nombreux sont aussi les témoignages de proches qui « autorisent » la personne en fin de vie à « partir ». », évoque Sabine de Baudus.
Auprès de la personne mourante, sachez montrer votre amour en le disant ou en touchant la main, une façon de témoigner de votre présence jusqu’au bout.
Gérard, bénévole, songe d’ailleurs à ces paroles de Bernard, qu’il a accompagné jusqu’à la fin : « Mon petit Gérard, nous sommes des hommes, mais je voudrais quand même vous demander quelque chose, s’il vous plait. Ce serait de me « prendre la main, car je ne veux pas rester seul ». Je lui ai pris sa main et la lui ai caressée affectueusement. Il s’est assoupi. Deux heures après, Bernard s’en est allé vers les étoiles ».
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