Le 4 mars 2024, le Parlement français a donc décidé d’inscrire la liberté d’accès à l’interruption volontaire de grossesse dans la Constitution. La loi fondamentale de la République dispose désormais dans son article 34 : « La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse » (IVG). Sur 780 parlementaires, seuls 72 ont voté contre. L’épilogue de 18 mois de débats au sein de l’Assemblée, qui faisaient suite à la décision de la Cour suprême des États-Unis d’abroger la garantie fédérale de l’IVG en 2022.
« La France déchristianisée est dans une réaction quasi civilisationnelle au modèle américain, qu’elle associe aux évangéliques fondamentalistes », estime un bon observateur du Parlement. Seuls deux poids lourds politiques ont vainement plaidé la nuance. « Je ne suis pas pour qu’on décalque la vie politique sur celle des États-Unis », déclarait François Bayrou en juin 2022. « Je pense que la Constitution n’est pas un catalogue de droits sociaux et sociétaux », a rappelé de son côté Gérard Larcher, président du Sénat, en janvier 2024. Bien que respectés pour leur sens de l’État, François Bayrou le catholique et Gérard Larcher le protestant n’ont pas réussi à convaincre leurs pairs.
« Il y a eu une pression et une insistance que je n’explique pas », regrette Patrick Hetzel, député Les Républicains (LR) du Bas-Rhin, qui fait partie des quelques élus ayant voté contre cette constitutionnalisation. Ex-collaborateur de Simone Veil, Philippe Bas, sénateur LR de la Manche, avait pourtant de solides arguments jur
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