ARTE – MARDI 26 JUILLET À 22 H 30 – ENQUÊTE
Chaque année, l’industrie mondiale des boissons produit 470 milliards de bouteilles à usage unique, dont un quart provient de la Coca-Cola Company, au rythme effréné de 200 000 bouteilles à la minute. Très impressionnants, ces chiffres confèrent au géant mondial des jus et sodas non alcoolisés – 200 marques ! – une lourde responsabilité et en fait la cible désignée de l’enquête menée par Laura Mulholland sur les pollutions plastiques. Haro, donc sur ce leader pollueur honni !
Toutefois, derrière cette facilité de traitement, et à condition de regarder attentivement ce documentaire tourné à Samoa (Etat indépendant de 200 000 habitants occupant la partie occidentale des îles Samoa), en Ouganda, aux Philippines, celui-ci évoque également, par petites touches, les vrais défis de la pollution plastique, voire ébauche quelques solutions.
Or, il y a urgence, comme le rappellent les images-chocs – et connues – de gigantesques décharges à ciel ouvert, d’enfants malades à Kampala, la capitale ougandaise, de viscères d’un cétacé échoué, mort d’avoir avalé un sac plastique, ou encore d’extraits de la série Planète bleue, lancée, créée et portée par le naturaliste britannique David Attenborough.
Non-dits
Diffusée en 2017, elle serait d’ailleurs à l’origine du lancement, l’année suivante, par le PDG de Coca-Cola, James Quincey, du programme « Un monde sans déchet », dont les trois objectifs-phares étaient : rendre ses emballages recyclables à 100 % ; utiliser 50 % de matériau recyclé pour leur fabrication ; et recycler l’équivalent de toutes les bouteilles ou canettes vendues, le tout d’ici à 2030.
Trois ans plus tard, le documentaire dresse un premier bilan point par point. Il permet ainsi, notamment, de distinguer les plastiques difficilement recyclables de ceux hautement recyclables – qui constituent les bouteilles de Coca-Cola – ou encore les pays riches qui disposent d’infrastructures de recyclage des pays pauvres, qui n’en ont pas. Mais aussi de s’interroger sur la logique de la société, qui a remplacé, récemment en Ouganda et à Samoa, les bouteilles en verre par des bouteilles en plastique.
L’examen du deuxième objectif (utiliser 50 % de matériau recyclé pour leur fabrication) permet, quant à lui, de découvrir le classement des pays les plus vertueux en matière de recyclage de plastique, malgré le manque de clarté de certains chiffres. Il souligne surtout le fait que le premier frein à la production de bouteilles en plastique recyclé, en dehors du prix, est le manque de plastique recyclé disponible sur le marché.
Il vous reste 25.74% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.