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Fin de vie : les responsables religieux divisés dans leur réponse à Emmanuel Macron

Si catholiques et musulmans se montrent très critiques à propos de l’ouverture du président de la République sur l’« aide à mourir », juifs et protestants estiment qu’elle est conforme à ce qui leur avait été annoncé et ne constitue pas une « rupture anthropologique ».

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Publié le 12 mars 2024 à 09h26, modifié le 12 mars 2024 à 10h43

Temps de Lecture 3 min.

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Dimanche 10 mars en fin d’après-midi, leurs téléphones ont sonné les uns après les autres. Au bout du fil, l’Elysée. Le palais présidentiel souhaitait, avant la parution de l’entretien accordé par Emmanuel Macron aux quotidiens La Croix et Libération, prévenir chaque représentant du culte qu’une prise de parole du président de la République sur la fin de vie était imminente. Juifs, musulmans, catholiques, protestants, bouddhistes et orthodoxes ont tous été appelés à lire avec attention les articles de presse afin de prendre connaissance de la volonté du chef de l’Etat sur un sujet qui les occupe particulièrement : Emmanuel Macron souhaite, comme il l’indique dans les deux journaux, un projet de loi ouvrant une « aide à mourir » sous « conditions strictes » pour le mois d’avril.

L’appel en amont de ces annonces, ont-ils été plusieurs à souligner lundi, a été perçu comme un signe de l’« égard » et du « respect » du président de la République à leur endroit. La démarche intervient d’ailleurs après deux dîners organisés à l’Elysée pendant lesquels les représentants des cultes ont pu donner leur point de vue sur cette question particulièrement sensible pour les croyants de tout bord. Les leaders religieux ont tous pu rencontrer la ministre de la santé, Catherine Vautrin.

Pour autant, cette relation de proximité et ces égards ne les ont pas empêchés lundi matin, pour certains d’entre eux, d’exprimer de l’étonnement, voire du mécontentement. Les catholiques ont été les premiers à sonner la charge. Dans un entretien à La Croix, Eric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la Conférence des évêques de France, a déclaré : « Appeler “loi de fraternité” un texte qui ouvre à la fois le suicide assisté et l’euthanasie est une tromperie. »

« Les mots ont de l’importance »

Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, confie un sentiment de « tristesse et de perspective inversée ». Le prélat, qui était présent au dernier dîner organisé sur la question à l’Elysée, rappelle avoir entendu le président de la République parler d’« une grande loi sur les soins palliatifs et d’une disposition restrictive en réponse aux situations inextricables ». Là, estime-t-il, il s’agit surtout « d’aide à mourir » quand les soins palliatifs, selon lui, sont relégués au second plan. L’Eglise catholique, comme les autres cultes, insiste depuis le début des débats sur l’importance de l’accès aux soins palliatifs pour les patients en fin de vie, rappelant régulièrement qu’un grand nombre en est aujourd’hui privé. « Je pense aussi que c’est le triomphe de l’autonomie sur la solidarité », juge ainsi Matthieu Rougé.

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