POLLUTIONEn Bretagne, l’État face au défi du ramassage des algues vertes

Bretagne : L’État veut réessayer de ramasser les algues vertes en mer

POLLUTIONUn appel d’offres a été lancé pour tenter de trouver une solution de ramassage dans la baie de Saint-Brieuc, qui déborde d’algues depuis des années
Un tracteur ramasse les algues vertes sur la plage de la Grandville, à Hillion, ici en juin 2021.
Un tracteur ramasse les algues vertes sur la plage de la Grandville, à Hillion, ici en juin 2021. - C. Allain / 20 Minutes / 20 Minutes
Camille Allain

Camille Allain

L'essentiel

  • L’Etat vient de lancer un appel d’offres pour tenter de trouver une solution de ramassage des algues vertes en mer.
  • Les échouages ont été très importants l’an dernier, notamment dans la baie de Saint-Brieuc, où plusieurs vasières et plages de rochers ne peuvent être « nettoyées ».
  • Cette nouvelle expérimentation a été rendue possible par l’attribution de nouveaux crédits financiers dans le cadre d’un nouveau plan de lutte.

«On est capable d’aller sur la lune, mais on ramasse encore les algues avec un tracteur et une remorque, comme nos grands-parents ». Cette phrase plusieurs fois prononcée par le maire d’Hillion Mickaël Cosson résume bien l’impuissance des élus de la baie de Saint-Brieuc face à l’invasion dont ils sont victimes chaque année. Débordé par les algues vertes, ce territoire des Côtes d’Armor réclame depuis des années de nouveaux moyens de ramassage pour tenter de faire face au fléau. Avant l’été, 90 % des échouages en Bretagne s’étaient produits dans cette baie peu profonde et fermée, où les ulves aiment tant proliférer. Il semblerait que leur demande ait enfin été entendue.

Ce lundi 7 mars, l’État a lancé un appel d’offres portant sur une expérimentation de ramassage des algues vertes en mer comme l’a révélé Le Télégramme. Les entreprises intéressées n’ont qu’un mois pour se porter candidates, la clôture de l’appel étant prévue le 6 avril. « Nous avions déjà cette idée en tête depuis quelque temps. La dynamique du nouveau plan de lutte contre les algues vertes (PLAV) nous offre des budgets à la hausse qui nous permettent de lancer cette expérimentation », explique Etienne Guillet. Nommé expert de haut niveau « Eau, algues vertes et transition agroécologique », le sous-préfet espère que les premières mises à l’eau pourront avoir lieu « au cours de l’été ». L’enjeu est immense pour la Bretagne. Car cet hiver, les quantités d’algues encore présentes sur les plages et au bord de l’eau sont colossales, faisant craindre le pire aux collectivités.

Pour justifier la relance de cette expérimentation, l’État explique qu’il devenait urgent de traiter les zones où les tracteurs ne peuvent pas s’aventurer. « Les vasières, les plages avec beaucoup de rochers. Dans tous ces endroits, on ne pouvait pas ramasser », explique Etienne Guillet. A Hillion, la plage de l’Hôtellerie fait partie de celles-là. Et cela fait huit mois qu’elle est fermée par arrêté municipal (un record), notamment en raison des émissions d’hydrogène sulfuré générées par les algues en putréfaction.

Des essais menés mais peu concluants

Plusieurs tentatives de ramassage en mer avaient été menées depuis vingt ans mais aucune n’avait réellement donné satisfaction. En 2006, un rapport du Centre d’étude et de valorisation des algues (CEVA) penchait pour une solution de ramassage dans les petites vagues situées au bord. Une technique qui évite d’accumuler trop de sable. Mais qui présente un sacré défi technique. Comment amener une embarcation par la mer capable de naviguer et de charger des tonnes d’algues dans 30 à 40 centimètres d’eau. « Nous laissons la porte ouverte à toutes les solutions », assure Etienne Guillet, précisant que le process retenu devra « préserver l’environnement naturel ». Le défi est grand.

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