Afin de lutter contre les dérives sectaires en forte hausse ces dernières années, le gouvernement français a lancé une grande campagne de prévention et de sensibilisation. Menée par la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), la communication s’articulera autour de quatre thématiques: la santé, la fortune, l’éducation et l’éveil spirituel.

Des dérives évangéliques au sein de mouvements non reconnus

En ce qui concerne ce dernier point, les évangéliques sont évoqués dans le dossier de presse, sans pour autant de généralités: «Les interrogations et signalements de dérives sectaires relatifs à la sphère évangélique constituent également un sujet de préoccupation pour la Miviludes et concernent pour la plupart des mouvements religieux qui ne sont pas reconnus par les grandes fédérations.» Une potentielle allusion aux «thérapies de conversion», dans le viseur de l’organisme depuis le reportage de BFMTV durant une rencontre à Torrents de Vie à l’été 2023. Le mouvement a, depuis, été blanchi des accusations qui pèsent sur lui par le Conseil national des évangéliques de France (CNEF). Dans le même article, l’organisme cite les courants dérivés des grandes religions et d’autres spiritualités comme le néochamanisme ou le féminisme sacré.

Charlatans de la santé et des finances

Concrètement et en ce qui concerne la santé, il est notamment recommandé de se méfier des solutions miracles, en particulier celles qui impliquent des séances nombreuses et rapprochées. Les pseudo-thérapeutes qui peuvent acquérir une emprise psychologique forte sur leur victime sont surtout visés. De même, la Miviludes met en garde contre les systèmes économiques pyramidaux qui se retrouvent souvent dans les dérives sectaires. La campagne alerte aussi contre ce qui peut être présenté comme «une nouvelle pédagogie pour les enfants».

Selon Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Intérieur, la stratégie du gouvernement inclut «quarante mesures, dont un projet de loi». La stratégie vise à «réformer en profondeur le dispositif juridique en matière de lutte contre les dérives sectaires, notamment dans le domaine de la santé». Pour la députée Renaissance, «il est crucial de reconnaître que nous sommes tous susceptibles d’être victimes de ces dérives, car nous avons tous nos faiblesses et nos fragilités, quelle que soit notre histoire personnelle».

Rédigé par Matthieu Schmidt, relu par Charlotte Moulin

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